Les pièges de la supply chain pour l'aéronautique
Les entreprises d’aéronautique sont fondamentalement réticentes au risque – pour de très bonnes raisons – et cela se reflète dans la gestion de leur activité dans tous les domaines. Cependant, cette mentalité peut être un obstacle en ce qui concerne la supply chain, car éviter le risque et ne pas intégrer le concept même de risque au cœur de la supply chain revient à perdre de vue ce que l’on optimise.

Le risque, en tant que manifestation des incertitudes dans le processus, fait partie intégrante des supply chains. Il peut être réduit dans une certaine mesure, mais jamais éliminé. Une pratique courante en supply chain consiste à tenter de gérer le problème par une simplification excessive de la réalité. Concentrer les efforts de l’entreprise sur des concepts artificiels comme safety stock, ou imposer des segmentations artificielles telles que pièces à haute valeur/rotation contre pièces à basse valeur/rotation, sont des exemples typiques de pratiques répandues inadaptées ; elles sont assez simples à mettre en place et permettent aux équipes de rester dans une sorte de zone de confort, mais finissent par entraver considérablement la capacité d’optimisation. Même la précision des prévisions, dans le sens traditionnel du terme, souvent considérée comme l’ingrédient ultime d’une supply chain efficace, a tendance à servir d’écran de fumée et empêche de se concentrer sur ce qui compte vraiment.