Conférences supply chain, mais pourquoi ?
La semaine dernière, j’ai annoncé que je commencerai une série de conférences sur la supply chain (inscrivez-vous ici pour la première session). Avec plus de 200 participants inscrits, cela a dépassé mes attentes pour un événement annoncé avec un si court préavis. Je ferai de mon mieux pour ne pas me ridiculiser devant ce public.

Dans cet article, je souhaite partager quelques éclaircissements sur mes motivations, en tant que CEO, pour entreprendre une telle série de conférences. Lokad est confronté à quatre défis clés :
- Attirer les esprits les plus brillants
- Accroître la notoriété du marché
- Offrir une valeur exceptionnelle
- Relever le niveau du SCM
(1) Tout manager à moitié compétent sait que, pour gagner, avoir les meilleurs éléments de l’équipe en ville est un avantage fantastique. Cependant, peu d’entreprises agissent concrètement sur cette vision1. Pour attirer les esprits les plus brillants, il faut leur offrir un défi à relever, idéalement quelque chose de difficile et porteur de sens. Par exemple, c’est ce que Google fait - avec un succès considérable - avec TensorFlow. Malheureusement, les supply chains ne bénéficient pas - du moins pas encore - du même engouement que, disons, artificial intelligence, ce qui se traduit par beaucoup moins de candidatures. Selon une observation empirique approximative, Lokad reçoit environ 100x plus de demandes pour réaliser des doctorats en machine learning que des doctorats en supply chain. Naturellement, les deux approches sont complémentaires, mais pour Lokad, ce ratio est tout simplement inapproprié. Ainsi, ces conférences constituent ma tentative de rendre la supply chain plus attrayante pour les jeunes esprits brillants dans l’espoir qu’en retour, nous recevrons encore de meilleures candidatures2.
(2) Il est regrettable que la théorie conventionnelle de la supply chain n’apporte pas les performances que l’on aurait pu espérer (ce point sera abordé lors de ma première conférence). Ainsi, chez Lokad, nous avons dû développer une théorie alternative de la supply chain. Bien que cette théorie fonctionne en pratique (c’est appréciable !), elle s’écarte radicalement de la théorie conventionnelle. En conséquence, elle est une grande source de confusion pour nos prospects. Ce n’est pas du tout ce à quoi ils s’attendaient3, et il faut plusieurs réunions pour dissiper l’idée que nous ne sommes pas complètement fous, et qu’il existe une méthode derrière cette (apparente) folie. Ces conférences seront l’occasion de présenter de manière cohérente nos points de vue alternatifs sur la supply chain. Espérons que la qualité des RFPs que nous recevons s’améliorera à l’avenir. Trop souvent, les RFPs sont formulés de manière à ce que Lokad n’ait d’autre choix que de vendre la solution destinée qu’un prospect (important) envisage d’utiliser pour se tirer une balle dans le pied.
(3) Contrairement à la plupart des éditeurs de logiciels de supply chain, Lokad met sa peau en jeu. Nous prenons la responsabilité des décisions finales suggérées (quelle quantité commander, combien produire, augmenter ou baisser le prix, etc.). Bien qu’il s’agisse toujours d’un effort hautement collaboratif avec l’entreprise cliente, nous ne rejetons pas nos responsabilités4 sur les équipes supply chain de nos clients lorsque nos suggestions se révèlent numériquement erronées. À ce titre, les compétences et l’expérience de mes propres équipes de supply chain scientists chez Lokad sont cruciales. Ces compétences s’acquièrent, elles ne sont pas innées. Ainsi, ces conférences sont également orientées en interne. J’ai l’intention de les utiliser comme supports de formation pour les nouvelles recrues chez Lokad. Tel est le privilège de diriger une entreprise en pleine croissance : il y a un flux constant de personnes inexpérimentées à former pour qu’elles dépassent leur ancien niveau.
(4) Amazon est la preuve vivante que la supply chain peut être bien plus qu’une simple fonction de support. La supply chain est plus que « logistics+forecasting ». Elle peut être accrétive, apportant une valeur considérable aux entreprises. Lorsque les entreprises considèrent la supply chain comme un centre de coût « stupide », elles finissent inévitablement par formuler les défis de manière à ce que, de facto, rien de vraiment bon n’émerge de la supply chain. La théorie conventionnelle de la supply chain n’offre pas une perspective crédible expliquant pourquoi la supply chain pourrait être autre chose que de l’optimisation des coûts. Ainsi, ces conférences visent à sensibiliser sur le fait qu’il existe une forme supérieure de supply chain, et que cette forme ne se conforme pas aux mêmes règles. Naturellement, Lokad, se positionnant au cœur de ce mouvement, n’est pas le fruit du hasard.
Ma première conférence aura lieu le 25 novembre. Je ferai de mon mieux pour répondre aux questions posées via le chat YouTube à la fin de chaque conférence. Les questions brutales, mais pertinentes, sont mes préférées.
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Installer une table de ping-pong - ou baby-foot - quelque part dans les bureaux ne constitue pas, à mon sens, une véritable tentative d’attirer des esprits brillants. ↩︎
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Certains de nos récentes réalisations témoignent de ce que Lokad a pu accomplir en matière de recrutement. Pourtant, les GAFAM de ce monde sont plus attractifs que jamais. En matière de recrutement, ils sont mes principaux concurrents. ↩︎
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La semaine dernière, après deux heures éprouvantes d’explications fastidieuses avec l’équipe dirigeante d’une grande chaîne de distribution australienne, l’un des directeurs a conclu que « Lokad n’est pas du tout ce à quoi nous nous attendions, mais après réflexion, c’est probablement ce dont nous avons réellement besoin ». Cette anecdote résume ce à quoi ressemble la « vente » de Lokad, lorsque les prospects ont suffisamment de patience pour m’écouter. ↩︎
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Lancez une pièce. Face, c’est le fournisseur de logiciels qui gagne. Pile, c’est le client de logiciels qui perd. ↩︎