Description

Comme l’analyse ABC est conçue pour être accessible à un public diversifié au sein de l’entreprise, on peut soutenir qu’elle est l’une des techniques de rudimentaires gestion des stocks existantes. Lorsqu’elle est apparue pour la première fois, elle visait à minimiser les frais administratifs liés aux stocks. Cependant, avec l’avènement des systèmes de stock perpétuel à faible coût et des lecteurs de codes-barres, cette pratique a progressivement disparu. Ainsi, d’un point de vue purement de reporting, l’analyse ABC a encore ses utilités mais, avec la puissance de calcul dont nous disposons désormais, des méthodes plus simples telles que la notation des produits offrent de meilleurs résultats.

L’analyse ABC est l’une des méthodes de catégorisation des stocks les plus simples…. qui divise les articles en catégories basées sur leur importance perçue.

La méthode puise ses origines dans le principe de Pareto, une technique qui a vu le jour au XIXe siècle lorsqu’un certain Vilfredo Pareto observa que 80 % de la richesse en Angleterre appartenait à environ 20 % de la population. Environ un demi-siècle plus tard, on s’est rendu compte que cette règle pouvait s’appliquer à un large éventail de domaines autres que l’économie de base, et la règle du 80/20 est née !

Alors, pourquoi cette règle est-elle intéressante pour une Supply Chain ? Eh bien, commençons par l’exemple d’un supermarché. Ici, on peut constater que 80 % de la consommation globale provient de seulement 20 % des articles présents dans un magasin.

Quand on y pense, c’est certainement vrai….. il suffit de réfléchir à la taille bien plus réduite du présentoir à piles, et à la fréquence bien moindre de son réapprovisionnement comparée à l’immense quantité de Coke qui est reconstituée quotidiennement !

Si vous êtes responsable de magasin, ce fait est assez important car il signifie que seulement 20 % de votre offre totale de produits génère environ 80 % du chiffre d’affaires ! ….donc il vaut probablement la peine de se concentrer sur ceux-ci, n’est-ce pas !?

Cette idée de répartir les ressources en fonction de l’importance d’un produit est là où réside le véritable avantage de l’analyse ABC. Revenons donc à notre exemple de magasin et examinons le spectre que le responsable du magasin peut utiliser pour analyser les articles:

  • Tout d’abord, nous avons nos ‘A-items’, qui, tout comme ces élèves de première classe à l’école, sont les meilleurs performeurs ! Ce sont les produits pour lesquels la valeur de consommation annuelle est la plus élevée et qui génèrent l’intégralité de ce chiffre d’affaires.
  • À l’autre extrémité du spectre, nous avons nos articles à faible rotation que nous appellerons, par simplicité, ‘C-items’. C’est là que se trouverait notre modeste pile !
  • Au milieu de notre spectre se trouvent les articles ayant une valeur de consommation moyenne. Ce serait, par exemple, un shampoing, que le responsable du magasin devrait surveiller, mais qui n’est pas un produit ayant généralement une forte demande quotidienne.

Ce que nous avons montré ici n’est que trois options, mais il convient de rappeler que l’analyse ABC ne se limite pas à ces trois catégories. La plupart des entreprises utilisent en réalité un niveau de granularité plus élevé qui, en pratique, ressemble un peu à la courbe plutôt esthétique que vous pouvez voir ici.

Maintenant que nous savons dans quelle catégorie se situe chacun de nos produits, qu’est-ce que cela signifie réellement pour notre mode de fonctionnement ?

  • Eh bien, ces A-items doivent être suivis de près, et disposent ainsi d’un contrôle des stocks strict, de prévisions de ventes améliorées et peut-être même d’espaces de stockage plus sûrs et prioritaires.
  • Ici, les reorders seront fréquents, sur une base hebdomadaire voire quotidienne, l’objectif principal étant d’éviter les ruptures de stock à tout prix.
  • D’un autre côté, une politique de stocks typique pour les C-items peut consister à ne détenir qu’une seule unité en stock, et à commander à nouveau uniquement lorsqu’un achat effectif est réalisé.
  • Cette approche peut conduire à une rupture de stock, mais comme ils présentent à la fois une faible demande et un risque plus élevé de coûts de stocks, cela est jugé acceptable.
  • Ainsi, pour les C-items, la question ne devrait pas être de savoir combien d’unités nous stockons, mais plutôt si nous conservons même cet article en magasin ?

Tout cela semble donc parfait en théorie, mais où se situent les limites ? Le principal problème est que l’analyse ABC, malgré toutes ses vertus, existe depuis plusieurs décennies. Alors qu’elle fonctionne assez bien pour qu’un humain désorganisé puisse prioriser son travail, elle est bien moins utile pour un ordinateur, qui a aisément la capacité d’examiner les caractéristiques individuelles de chaque article sur la base de ses mérites.

Voilà donc un aperçu de l’analyse ABC - si vous avez des questions, n’hésitez pas à nous contacter, et nous nous reverrons la prochaine fois !

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