00:00:01 Introduction de Fanny Kientz
00:01:14 Impact de la supply chain mondiale sur son rôle.
00:02:16 Processus de démontage et d’inspection des moteurs d’avion.
00:03:22 Discussion sur la complexité de la supply chain moteurs.
00:04:16 Validation technique et coopération avec les départements.
00:05:18 Importance de l’efficacité temporelle dans la réparation des moteurs.
00:06:09 Question sur les grands changements dans la supply chain.
00:07:13 Nécessité d’une adaptation constante dans des situations spécifiques.
00:08:11 Description du rôle de Lokad pour l’industrie avancée.
00:09:09 Réflexions sur les techniques de Lokad et leurs surprises.
00:10:18 Partenariat et confrontation d’idées avec des experts.
00:11:16 Discussion sur les projets en cours, y compris l’estimation des déchets.
00:12:32 Notion de rôles divers au sein du travail en équipe de la supply chain.
00:13:16 Nécessité d’enthousiasme et d’une orientation client.

Résumé

Joannes Vermorel, fondateur de Lokad, et Fanny Kientz, VP de la supply chain pour les moteurs et des Actifs chez Air France Industries (AFI), discutent des complexités de gestion de la supply chain dans la maintenance des moteurs en aviation. Kientz, qui supervise la supply chain du département moteurs, souligne le défi de trouver l’équilibre entre l’efficacité opérationnelle et le contrôle des coûts. Avant de s’associer avec Lokad, AFI peinait à exploiter efficacement ses données. Avec l’aide de Lokad, AFI a amélioré son approche axée sur les données pour la gestion de la supply chain, renforçant ainsi les processus de prise de décision et augmentant l’efficacité opérationnelle. Kientz met également en avant l’importance de la diversité des équipes, de la curiosité et d’une approche centrée sur le client pour gérer la complexe supply chain de l’aviation.

Résumé Étendu

Joannes Vermorel, fondateur de Lokad, une entreprise spécialisée dans l’optimisation de la supply chain, engage une discussion avec Fanny Kientz, VP de la supply chain et des Actifs Moteurs chez Air France Industries (AFI), au sein de l’atelier moteurs de l’établissement AFI.

Kientz, qui est relativement nouvelle chez AFI, ayant rejoint il y a un peu plus d’un an, a un parcours en Revenue Management dans une entreprise n’appartenant pas à la supply chain. Son rôle actuel chez AFI consiste à superviser la supply chain et les actifs du Département Moteurs, un poste qu’elle trouve intéressant et porteur de passion.

Kientz décrit son travail comme un mélange d’opérations internes, visant à réparer les moteurs rapidement, et de facteurs externes, liés à la supply chain mondiale. Cela nécessite une interaction dynamique avec leurs fournisseurs et une vigilance constante quant aux impacts de la supply chain mondiale sur leurs opérations.

Elle détaille ensuite le processus de maintenance des moteurs d’avion, en soulignant leur complexité. Un moteur d’avion, dont la durée de vie s’étend sur plusieurs décennies, subit de nombreuses réparations, qu’elles soient programmées ou imprévues, tout au long de sa vie opérationnelle. Ces réparations s’effectuent dans l’atelier moteurs, où le moteur est complètement démonté pour inspection.

Au cours de ce processus, certaines pièces sont mises au rebut, d’autres sont réparées et d’autres prolongées, puis tous ces composants sont remontés. Un moteur peut être assez volumineux, les plus grands mesurant jusqu’à sept mètres et pesant 13 tonnes. De plus, lorsqu’il est démonté, un moteur peut se décomposer en près de 10 000 pièces. Cette complexité va des petits éléments, comme des boulons coûtant quelques dollars, à des composants substantiels comme des carters de turbine basse pression pouvant coûter jusqu’à un million de dollars.

Kientz note que l’industrie aéronautique est incroyablement sûre, notamment en ce qui concerne ces moteurs d’avion très complexes. Ces moteurs, fonctionnant dans des conditions diverses d’altitude et de température, requièrent une ingénierie minutieuse pour leur fonctionnement. Elle souligne les complexités associées en termes de supply chain, traçabilité, et de processus entourant ces moteurs.

La sécurité en vol est la priorité principale dans ce domaine hautement réglementé. Par conséquent, toutes les pièces du moteur sont tracées, et leur approvisionnement ainsi que leurs réparations sont strictement contrôlés. Ils ne doivent acheter qu’auprès de fournisseurs approuvés et faire réparer les pièces par des entités spécifiées. Cette attention aux détails s’étend au remontage du moteur, où l’on ne peut pas simplement insérer n’importe quelles pièces. Les pièces doivent être soit issues du moteur original, soit des pièces réparées, ou elles peuvent être échangées entre différents moteurs, mais toutes ces opérations requièrent une validation technique. Cette discussion souligne les défis importants et le soin méticuleux nécessaire pour gérer la supply chain dans la maintenance des moteurs d’avion.

Dans leur discussion, Fanny expose les exigences opérationnelles de son rôle chez AFI. Elle décrit les moteurs d’avion comme d’immenses actifs qui contiennent environ 10 000 pièces, dont certaines sont incroyablement coûteuses en raison de leur ingénierie très spécialisée. La nécessité de maintenir les moteurs d’avion en service afin de maximiser l’utilisation des actifs conduit à une approche préventive de la maintenance. Plutôt que d’attendre que les moteurs montrent des signes d’usure, ils commandent les pièces à l’avance et maintiennent des stocks afin de permettre des réparations immédiates si nécessaire.

Bien que cette approche garantisse l’efficacité opérationnelle, elle présente également un défi financier important. Détenir des stocks immobilise du capital - à hauteur de centaines de millions de dollars dans le cas d’AFI. Le défi consiste donc à trouver l’équilibre entre l’efficacité opérationnelle et le contrôle des coûts, mission centrale pour ceux qui supervisent la supply chain.

En plus des préoccupations financières, la supply chain d’AFI est confrontée à des problèmes pratiques. Ceux-ci incluent l’instabilité des transports, pouvant entraîner des retards, ainsi que des difficultés rencontrées par les fournisseurs, notamment dans la période post-pandémique. Ces “petites pierres dans les chaussures”, comme le décrit Fanny, nécessitent une adaptation constante et une résolution de problèmes.

Réfléchissant sur la collaboration d’AFI avec Lokad, Fanny souligne le rôle central des données dans la gestion de ces défis. Avant de collaborer avec Lokad, AFI disposait de vastes quantités de données issues de divers systèmes mais peinait à exploiter efficacement cette ressource. Leurs processus étaient manuels et ils ne parvenaient pas à exploiter pleinement les aperçus et les efficacités potentielles offerts par ces données.

Grâce à l’expertise de Lokad, AFI a pu exploiter ses données de manière plus efficace, adoptant une approche plus proactive, réactive et axée sur les données pour la gestion de la supply chain.

Avant de collaborer avec Lokad, AFI faisait face à d’importantes difficultés pour tirer parti de ses ressources de données considérables, mais Lokad a permis de débloquer ce potentiel. Plus précisément, l’expertise de Lokad a aidé AFI à développer des modèles plus précis et adaptatifs afin de déterminer les niveaux optimaux de stocks coûteux pour les pièces moteurs. Cette réévaluation constante est cruciale pour les gains économiques et pour améliorer les processus de prise de décision.

Fanny note l’approche inhabituelle mais efficace de Lokad en matière de gestion de la supply chain. Malgré le fait que l’équipe de Lokad ne soit pas experte dans l’industrie aéronautique, elle démontre une forte compréhension des défis uniques d’AFI. La capacité de Lokad à fournir rapidement des solutions et son approche itérative permettent à AFI de constater des résultats en un temps record, ce que Fanny apprécie.

Fanny décrit la relation avec les Supply Chain Scientists de Lokad comme un partenariat. AFI apporte une connaissance approfondie du domaine aéronautique, tandis que Lokad apporte son expertise en supply chain. Cette approche collaborative permet à Lokad d’aider AFI à identifier des zones d’ombre, offrant ainsi une vision globale de leurs problématiques et facilitant les progrès.

L’une des valeurs significatives qu’AFI a tirées de la collaboration avec Lokad est la capacité améliorée à suivre la performance de la supply chain via des Key Performance Indicators (KPIs) et des dashboards. De plus, Lokad intervient dans le cadre de projets plus vastes en cours, comme les estimations de déchets, essentielles pour prédire quelles pièces peuvent être réutilisées ou mises au rebut. Les modèles statistiques de Lokad aident AFI à élaborer de meilleures prévisions à cet égard.

Réfléchissant à la complexité de la gestion de la supply chain dans l’aviation, Fanny remarque qu’elle est plus exigeante que des supply chains plus simples en raison de l’intricité technique de l’équipement. Par conséquent, le travail d’équipe est essentiel, et elle souligne l’importance de certaines qualités chez ses collègues pour gérer efficacement cette complexité.

Fanny apprécie la diversité des rôles et des compétences au sein de son équipe, observant que la gestion de la supply chain est un effort collectif. L’équipe est composée de personnes dotées d’aptitudes analytiques capables de prévoir et de planifier, aux côtés de celles plus orientées vers l’opérationnel qui gèrent les tâches quotidiennes. Certains membres se concentrent sur la coopération et la gestion des fournisseurs.

Pour elle, la curiosité se démarque comme une qualité essentielle, compte tenu de la nature en constante évolution de leur domaine. Le travail d’équipe est également crucial puisque chacun dans la supply chain est interconnecté, nécessitant une collaboration efficace. L’enthousiasme pour le produit et une approche centrée sur le client sont tout aussi importants. Fanny souligne que leurs clients vont bien au-delà des compagnies aériennes qu’ils desservent, incluant même les mécaniciens internes qui remontent les moteurs.

Transcription Intégrale

Joannes Vermorel: Voici l’atelier moteurs d’Air France Industries, l’un des clients de longue date de Lokad. Comme vous pouvez le constater, ce n’est pas exactement un bureau. C’est ici que les moteurs d’avion sont entretenus et réparés. C’est un plaisir pour moi d’être avec Fanny Kientz aujourd’hui. Fanny, pourriez-vous nous en dire un peu plus sur vous et ce que vous faites chez Air France Industries ?

Fanny Kientz: Je suis assez récente chez Air France Industries, ayant rejoint il y a un peu plus d’un an. Avant cela, je travaillais en Revenue Management chez Air France, ce qui n’avait rien à voir avec la supply chain. Depuis un peu plus d’un an, je suis chez Air France Industries et je suis responsable de la supply chain et des actifs du Département Moteurs.

Joannes Vermorel: Qu’est-ce qui vous attire dans votre rôle actuel et votre position chez Air France ?

Fanny Kientz: C’est très intéressant et plein de passion. C’est un poste dans lequel vous avez un mélange d’opérations, avec pour objectif de réparer les moteurs aussi rapidement que possible. Mais nous avons également un lien avec le monde extérieur, car nous sommes impactés par la supply chain mondiale. Nous devons travailler avec nos fournisseurs, donc c’est un mélange de sujets internes et de facteurs externes.

Joannes Vermorel: Pour notre audience qui n’est pas spécialisée dans l’aviation et qui connaît très peu la supply chain aéronautique, pourriez-vous nous expliquer en quoi consiste la maintenance des avions, et plus précisément des moteurs d’avion ?

Fanny Kientz: Un moteur est un élément assez complexe. Un moteur a une durée de vie de plusieurs décennies et, tout au long de sa vie, il sera réparé à plusieurs reprises, que ce soit par le biais de réparations programmées ou par des interventions imprévues lorsqu’un problème survient. L’endroit que vous voyez ici est celui où la majorité des réparations programmées ont lieu. Nous amenons le moteur, il est complètement démonté et inspecté. Certaines pièces seront mises au rebut, d’autres seront réparées, et d’autres prolongées. Ensuite, toutes ces pièces seront remontées. Un moteur est assez massif, les plus grands pouvant mesurer jusqu’à sept mètres et peser jusqu’à 13 tonnes. Lorsqu’on les démonte complètement, cela représente presque 10 000 pièces. Donc, c’est très complexe. Cela peut aller de la plus petite pièce, comme un boulon qui peut coûter quelques dollars, à un carter de turbine basse pression, qui est énorme et peut coûter jusqu’à un million de dollars.

Joannes Vermorel: L’une des choses intéressantes est que l’industrie aéronautique est devenue incroyablement sûre, en particulier ces moteurs d’avion qui présentent une complexité colossale. Ils fonctionnent en haute altitude, à haute température ou à basse température, certains composants étant soumis à une haute ou une basse pression. Pourriez-vous nous donner quelques indications sur la nature de la complexité que cela représente en termes de supply chain, de traçabilité, et de processus entourant ces moteurs ?

Fanny Kientz: En effet, nous évoluons dans un domaine très réglementé puisque la sécurité des vols est notre priorité principale. Toutes les pièces sont tracées. Nous avons également des règlements avec nos fournisseurs. Nous ne pouvons pas acheter n’importe quelles pièces sur le marché ; nous devons les acheter auprès de fournisseurs agréés. Elles doivent être réparées par des fournisseurs spécifiquement validés et, lors du remontage du moteur, nous ne pouvons pas y insérer n’importe quelles pièces. Nous devons également vérifier que nous prélevons les pièces soit du moteur original, soit celles qui ont été réparées. Nous pouvons effectuer des échanges entre différents moteurs, mais cela nécessite une validation technique. Nous devons donc travailler en étroite collaboration avec les départements techniques et d’ingénierie. D’un point de vue supply chain, nous avons des milliers de pièces, environ 10 000, dont certaines sont très coûteuses en raison de leur ingénierie très précise.

Joannes Vermorel: Pourquoi ne pas simplement attendre que le moteur d’avion se présente ici dans cette installation, diagnostiquer la liste exacte des pièces dont nous avons besoin, puis commander ces pièces auprès de tous ces fournisseurs très spécialisés ?

Fanny Kientz: Nous pourrions faire cela. Nous pourrions attendre que le moteur arrive, inspecter toutes les pièces, puis décider de la suite, mais le problème est que cela prendrait beaucoup de temps. Ensuite, il faudrait commander certaines pièces, attendre qu’elles arrivent. Pour les pièces devant être réparées, les envoyer au garage de réparation puis les récupérer. Un moteur est un atout énorme, donc lorsqu’il est au sol, nous devons le remettre sur l’avion dès que possible. C’est pourquoi nous anticipons ; nous savons que certaines pièces seront mises au rebut, nous pouvons donc les commander à l’avance. Nous avons également des stocks en place ; nous disposons d’un certain nombre de pièces sur l’étagère afin que, lorsque le moteur est en réparation, nous puissions prélever directement ces pièces et remonter le moteur dès que possible.

Joannes Vermorel: Comme nous pouvons le constater, le moteur est assez complexe, il y a des milliers de pièces, de nombreuses personnes impliquées, de nombreux fournisseurs, et évidemment, il existe des délais prévus. De votre point de vue, quels sont les plus grands défis supply chain pour faire en sorte que tout cela se réalise tout en maîtrisant les coûts et les retards ? Quelles sont les principales difficultés associées à ces opérations ?

Fanny Kientz: La première difficulté, et notre tâche principale, est de trouver un équilibre entre l’efficacité opérationnelle et le coût. Nous pourrions adopter une approche consistant à avoir un maximum de pièces sur l’étagère, mais cela coûterait trop cher. Pour vous donner une idée, le montant des stocks que nous avons aujourd’hui se situe aux alentours de plusieurs centaines de millions de dollars. Nous devons donc trouver le juste équilibre, c’est notre objectif principal, et c’est la véritable complexité à laquelle nous devons faire face. Ensuite, il y a le quotidien où la supply chain ne va pas aussi vite que nous le souhaiterions, surtout aujourd’hui où nous rencontrons des retards dans les transports et des fournisseurs qui font face à des difficultés dans l’après-pandémie. Tout cela implique que nous devons nous adapter en permanence, nous sommes constamment confrontés à des situations spécifiques pour lesquelles il faut trouver des solutions.

Joannes Vermorel: Ainsi, Lokad et Air France Industries ont commencé à travailler ensemble il y a presque une demi-décennie. Je sais que vous êtes arrivé récemment, mais, de votre point de vue, quelle était la situation à laquelle Air France Industries était confrontée avant l’arrivée de Lokad ?

Fanny Kientz: Avant de commencer à travailler avec Lokad, nous faisions beaucoup de choses mais nous étions confrontés à d’importantes difficultés avec nos données. Nous avions énormément de données dispersées dans différents systèmes et nous ne pouvions pas exploiter leur plein potentiel. Nous opérions de manière très manuelle et lourde. Lokad nous a aidés à libérer le potentiel de nos données.

Joannes Vermorel: Comment décririez-vous ce que fait réellement Lokad pour Air France Industries, en particulier pour le département moteurs ?

Fanny Kientz: Lokad ajoute énormément de valeur, nous met au défi et nous aide à développer des modèles pour mieux dimensionner nos niveaux de stocks. Comme cela coûte très cher, nous devons constamment nous remettre en question et identifier d’éventuels gains économiques. Surtout compte tenu de notre situation actuelle, Lokad nous aide à modéliser et à créer des algorithmes qui mènent à des décisions plus intelligentes et plus adaptatives.

Joannes Vermorel: Je pense que l’approche de Lokad est plutôt inhabituelle. Qu’en pensez-vous ? Qu’est-ce qui vous a le plus surpris dans les techniques que Lokad utilise chez Air France Industries ?

Fanny Kientz: Je ne suis pas une experte en data science, mais ce qui m’étonne vraiment, c’est la capacité de Lokad à comprendre nos problématiques. Vous n’êtes pas des experts dans l’industrie aéronautique et des moteurs, mais Lokad comprend constamment nos besoins et fournit des solutions rapides et solides. Nous travaillons de manière itérative, et il est gratifiant de voir rapidement les premiers résultats.

Joannes Vermorel: Vous avez mentionné travailler avec les équipes de Supply Chain Scientist de Lokad. Pourriez-vous nous en dire un peu plus sur la manière dont vous interagissez avec ces scientifiques ? À quoi ressemble la discussion de votre point de vue ?

Fanny Kientz: C’est véritablement un partenariat. Nous apportons notre expertise métier et nos idées, puis nous les combinons avec la connaissance supply chain de Lokad. L’équipe de Lokad identifie nos angles morts et nous aide à avoir une vision plus large de nos problématiques. Cela nous permet d’aller de l’avant.

Joannes Vermorel: Lokad a eu l’opportunité de travailler avec Air France Industries depuis une demi-décennie déjà. Pourriez-vous nous éclairer sur le genre de valeur qu’Air France trouve à avoir Lokad à ses côtés ?

Fanny Kientz: Un pas significatif a été l’amélioration de la gestion de nos données. Grâce à Lokad, nous disposons désormais de KPIs pour surveiller notre supply chain et de tableaux de bord pour suivre son activité. Nous avons également d’importants projets en cours, comme nos estimations de pièces mises au rebut. C’est un élément crucial pour nous, et Lokad nous aide à appliquer des modèles statistiques pour mieux prévoir ces éléments.

Joannes Vermorel: La supply chain aéronautique est assez exigeante. La complexité technique pure de l’équipement traité est bien plus élevée que, disons, celle d’une boulangerie ou d’autres supply chains plus simples. Quelles qualités recherchez-vous chez vos collègues ? Il s’agit évidemment d’un travail d’équipe, et non de l’effort d’une seule personne. C’est l’ensemble de l’entreprise qui doit orchestrer tout ce qu’il faut pour entretenir et réparer ces moteurs. Quelles sortes de compétences, d’expériences ou de qualités recherchez-vous chez vos collègues ?

Fanny Kientz: Ce qui est formidable dans la supply chain, c’est l’esprit d’équipe ainsi que la diversité des métiers qu’elle implique. Nous avons des personnes très analytiques, capables de prévoir et de planifier à l’avance. D’autres sont très opérationnelles, gérant le travail quotidien. Certaines se consacrent davantage à la coopération et à la gestion des fournisseurs. Il y a de nombreuses qualités que nous recherchons parce que nous avons différents types de métiers au sein de la supply chain. Mais je dirais que les principales qualités que nous recherchons sont la curiosité, puisque c’est un domaine en perpétuelle évolution, et l’esprit d’équipe, car il est indispensable de travailler ensemble. La supply chain est, par définition, omniprésente. Tout le monde est connecté, donc nous devons savoir travailler en équipe. L’enthousiasme pour le produit est également important. J’ajouterais un sens de l’orientation client, car nos clients sont en fin de compte les compagnies aériennes que nous desservons, mais aussi, en interne, les mécaniciens qui doivent remonter le moteur.

Joannes Vermorel: Fanny, merci beaucoup de nous avoir accueillis dans cet incroyable atelier de moteurs.

Fanny Kientz: Merci beaucoup.