00:00:00 Bruno et Conor se retrouvent
00:00:50 Bruno présente un aperçu de la collaboration
00:02:53 L’importance d’embrasser l’incertitude
00:04:00 Bruno explique comment la collaboration se déroule
00:05:18 Bruno énumère les indicateurs clés de succès
00:07:20 Exemple d’optimisation des décisions omnicanal
00:09:10 L’ampleur de la prise de décisions quotidienne chez Worten
00:11:50 Les réflexions de Bruno sur l’avenir de la collaboration

Résumé

Filmé sur site à l’été 2024 dans le magasin phare de Worten à Lisbonne, Bruno Saraiva (Head of Stock and Space Management chez Worten Portugal) discute de la révolution supply chain en cours chez Worten. Bruno explique à Conor (Head of Communication chez Lokad) comment les entreprises optimisent prise de décision pour l’énorme réseau de plus de 300 magasins de Worten au Portugal. Bruno explique également comment son équipe utilise les 45 000 décisions quotidiennes générées par Lokad, et comment cette collaboration a conduit, entre autres, à une réduction significative des ruptures de stock et à des expéditions warehouse plus fluides.

Transcription complète

Conor Doherty: Bienvenue dans cet épisode très spécial de LokadTV. Aujourd’hui, nous sommes sur site dans le magasin phare de Worten à Lisbonne, et j’ai le plaisir d’être accompagné de Bruno Saraiva, Head of Stock and Space Management chez Worten. Tout d’abord, Bruno, ravi de te revoir.

Bruno Saraiva: Merci beaucoup.

Conor Doherty: Merci beaucoup pour la séance de kickboxing.

Bruno Saraiva: Eh bien, ça va. C’était vraiment amusant de le faire avec vous.

Conor Doherty: Donc, nous avons parlé il y a environ un an, peut-être 15 mois, et c’était à Paris. Tu as en fait été ma première interview en personne.

Bruno Saraiva: D’accord.

Conor Doherty: Et maintenant, tu es ma première interview sur site, alors félicitations. Mais il y a 15 mois, nous avions parlé au démarrage du projet entre Worten et Lokad. Donc, avec tes propres mots, pour ceux qui n’ont pas vu cette vidéo, pourrais-tu résumer en quoi consiste exactement le projet sur lequel vous travaillez ?

Bruno Saraiva: Oui, eh bien, nous avons essayé de changer et de réaliser un changement de paradigme de la gestion de stocks de Worten en termes d’intelligence, de modalités d’expédition, et d’achat du point de vue du client, car la disponibilité est une préoccupation majeure pour nous. Mais aussi, du point de vue de l’utilisateur, car des décisions intuitives et des décisions plus simples et plus efficaces sont des éléments très importants pour nous à l’avenir.

Conor Doherty: Je me souviens que tu as utilisé le terme « réinvention ». Tu voulais réinventer ta supply chain et tu as utilisé des termes comme perspective financière, en parlant de prise de décision optimisée. Je suis simplement curieux, pourquoi était-il si important de réinventer la supply chain chez Worten ?

Bruno Saraiva: Eh bien, si tu es dans ce secteur d’activité depuis aussi longtemps que moi, tu verras que tout est encore très traditionnel. Et les clients n’y sont pas habitués, car si tu attends une semaine pour qu’un produit soit disponible dans le magasin, alors il ne l’est pas, ce qui n’est pas une perspective de 2024 pour le client. Donc, la supply chain doit être réinventée ; elle doit être plus rapide, plus efficace, bien plus intelligente, et aussi moins chère. Cela dit, il faut des décisions plus grandes, plus rapides et plus efficaces pour y parvenir. C’est là que Lokad intervient pour Worten.

Conor Doherty: Tu sembles vraiment être quelqu’un d’intéressé par la perspective de la Supply Chain Quantitative. En quoi est-ce différent de ce que tu faisais auparavant ?

Bruno Saraiva: Eh bien, dans le passé, nous prenions des décisions en nous basant sur les ventes passées, sur des événements antérieurs, et nous cherchions à trouver le juste équilibre. Aujourd’hui, nous connaissons et nous embrassons l’incertitude, comme le dit la devise de Lokad, et je pense que c’est une manière très sincère de voir le fonctionnement de la supply chain. Il faut examiner une multitude de scénarios et essayer d’éviter ceux que l’on ne souhaite vraiment pas voir se réaliser en termes de stratégie pour l’entreprise. Dans le cas de Worten, il s’agirait d’événements de rupture de stock et d’un client mécontent. Il faut également devenir plus efficace. Ce type d’intelligence traite une grande quantité d’informations qui, aujourd’hui, ne peut être gérée qu’avec la technologie. Un humain ne peut pas le faire en temps réel pour prendre de meilleures décisions. Ce que l’humain doit faire, c’est interagir avec d’autres humains, des fournisseurs, des responsables commerciaux, des responsables marketing, et devenir plus lean en ce qui concerne l’ensemble de la chaîne afin d’expédier la marchandise rapidement. Le prix joue aussi un grand rôle.

Conor Doherty: La première fois que nous avons parlé, comme je l’ai dit, c’était il y a 12-13 mois. C’était lors de la mise en œuvre du projet. 12 mois plus tard, comment se passe la réinvention chez Worten ?

Bruno Saraiva: Pour être honnête, c’est mieux que ce que je soupçonnais, alors félicitations pour cela. Et mieux, pourquoi ? Parce que les résultats sont meilleurs que ce que j’attendais pour l’année. Bien sûr, j’ai également beaucoup confiance en la solution. En termes de gestion du changement, je constate que les responsables de stocks et les chefs de projet des équipes de Lokad ont aussi beaucoup de volonté pour faire en sorte que cela se réalise et se réalise comme il se doit. Et c’est exactement ainsi que cela se passe. Tout se déroule très bien. Les gens en sont très satisfaits. Ils l’adoptent, ils veulent travailler davantage avec, et ils proposent aussi leurs idées sur ce que cela devrait faire. Maintenant, nous entrons dans ce que je qualifierais de zone dangereuse. C’est comme si maintenant, il devait tout faire, et nous ne pouvons pas tout faire car, comme je l’ai dit, cela doit être efficace. Quelque chose d’efficace doit être plus simple, et quelque chose de très complexe pour l’utilisateur final n’est pas simple.

Conor Doherty: Tu sembles vraiment content, ce qui me fait plaisir à entendre. En termes de KPI, en termes de métriques, comment mesures-tu que l’initiative fait réellement la différence ? Parce que, comme tu l’as dit, tu veux qu’elle soit lean, que ce soit efficace. Comment les mesures-tu ?

Bruno Saraiva: Eh bien, de notre point de vue interne, nous mesurons cela à partir des situations de rupture de stock qui ont fortement diminué cette année, ce qui aide vraiment à monter le dossier. De plus, nous constatons que le stock devient plus stable. Ce n’est pas qu’il y a des pics de stocks lors des grandes campagnes, mais il revient également à un niveau stable, plus harmonieux. Et de plus, les expéditions [warehouse] sont devenues bien plus stables. C’est un indicateur très significatif de la manière dont nous mesurons cela. D’un point de vue interne, la perspective externe se traduit par le NPS, le Net Promoter Score. Les clients sont plus satisfaits des situations de rupture de stock. Avant, nous étions à environ 3 %, et cette année, cela descend à 1 %. Donc, cela a beaucoup baissé à cet égard. Je dirais que cela a quelque chose à voir avec le fait que Lokad est devenu opérationnel l’année dernière.

Conor Doherty: On dirait que Worten est content, que les clients le sont, c’est une situation gagnant-gagnant.

Bruno Saraiva: Définitivement, il n’en va pas autrement. Je ne le dirais pas autrement.

Conor Doherty: Comme vous pouvez le voir, nous sommes dans un magasin immense. Ceci se trouve dans le centre commercial Colombo, un magasin gigantesque avec de nombreux produits. Les gens entrent ; ils pourraient vouloir acheter quelque chose. Mais vous exploitez également une plateforme en ligne. Donc, pour tous ceux qui regardent depuis chez eux, prenons un exemple. Si je voulais acheter une télévision, je pourrais venir dans ce magnifique magasin, ou bien être paresseux, rester chez moi et la commander en ligne. Comment Worten et Lokad s’assurent-ils que, quelle que soit la personne, en ligne ou en magasin, qui commande la télévision, celle-ci soit présente ?

Bruno Saraiva: Comme je l’ai mentionné, Lokad aide Worten à prévoir des scénarios, que ce soit pour les entrepôts ou pour les magasins. Ainsi, si quelqu’un est chez lui et souhaite l’acheter en ligne, très probablement ce stock quittera l’entrepôt. Cette prévision de la demande est en partie réalisée par Lokad. Elle optimise ce point de sortie de la marchandise. Il en va de même pour le magasin, et pour chaque magasin, en fait. Donc, si tu es de Porto, si tu te rends dans un magasin de Porto aujourd’hui, tu as plus de chances de trouver un produit qu’auparavant sans Lokad. Et pour l’en ligne également, car notre RAL (Reorder and Allocation Logic) est aussi optimisé pour la demande des clients en ligne. Et aussi, un fait amusant, si finalement tu le commandes en ligne mais que tu souhaites le retirer en magasin, cela devient également plus disponible car la demande saisie par Lokad est répartie pour chaque magasin. Ils prévoient non seulement les ventes en magasin mais aussi les retraits en ligne.

Conor Doherty: Élevons un peu la vue, car Worten compte environ 300 ou 320 magasins, 20 000 produits, une plateforme en ligne. Cela représente une quantité énorme de décisions. Donc, ma question est : pour combien de décisions Lokad fournit-il des solutions, et comment les utilisez-vous pour vous assurer qu’il y ait moins de ruptures de stock et que les clients soient satisfaits ?

Bruno Saraiva: Tout d’abord, c’est 30 000 SKUs, et non 20 000. Pour te donner une idée, c’est en fait encore mieux pour nous. C’est très important pour Worten. À ce jour, et d’après ce que j’ai appris ce matin, nous sommes à hauteur de 40 000 ou 45 000 décisions par jour en termes d’expédition pour les magasins et d’achat pour nos fournisseurs.

Conor Doherty: Ce sont toutes des décisions automatisées livrées chaque jour. Tu n’as pas besoin de sortir un tableur Excel.

Bruno Saraiva: Rien de tel. Ce qu’il faut faire, c’est réfléchir à la stratégie de catégorie que tu souhaites adopter. Tu veux acheter davantage de tel produit ou de tel autre, et Lokad prendra ces informations d’entrée pour fournir les données que tu pourras utiliser afin d’optimiser cette décision. Il en est de même pour les magasins. Ainsi, si un magasin vend plus de tel produit en magasin et moins de tel produit en ligne, tu équilibreras la quantité de produits à envoyer depuis chaque magasin et selon chaque stratégie, car il peut s’agir d’un article ayant une forte demande avec moins d’autres marques utilisant le même article, donc tu en envoies plus, ou alors tu peux avoir le même câble pour 10 marques et en envoyer un peu de chaque, de manière à ce que le client soit satisfait à chaque passage en magasin.

Conor Doherty: Je suis très heureux de l’entendre car une grande partie de la Supply Chain Quantitative de Lokad consiste à automatiser toutes ces décisions simples, quotidiennes, banales et répétitives, afin que des personnes intelligentes comme toi et ton équipe puissent se concentrer sur une stratégie plus ambitieuse. Et il semble que c’est ce que vous faites avec le temps libéré.

Bruno Saraiva: Le temps ainsi libéré nous permet d’en faire davantage avec le même nombre de personnes, et c’est très important pour chaque entreprise aujourd’hui. Cela aide les collaborateurs à développer leur capacité de management, à prendre de meilleures décisions. Cela permet d’aborder d’autres défis parce qu’ils disposent de plus de temps, et cela favorise également une plus grande proximité avec les fournisseurs. Le point essentiel et le secret du bon fonctionnement à 100 % de Lokad, c’est de disposer de stocks disponibles à l’entrepôt pour l’expédition, et pour cela, il faut bénéficier d’un très bon taux de service de la part de nos fournisseurs. Ainsi, la solution devient bénéfique pour tout le monde : moins de stocks, plus de disponibilité, des décisions plus rapides, des livraisons de nos fournisseurs plus rapides.

Conor Doherty: Je pense qu’il y a environ un an, tu avais dit quelque chose du genre : « La supply chain est importante et mérite qu’on se batte pour elle. » Alors, ma dernière question—parce que je ne veux pas te prendre davantage de temps—est la suivante : quelle est la prochaine étape, ou quelles sont les prochaines étapes, dans ce combat, et comment Lokad peut-il t’aider ?

Bruno Saraiva: Je dirais que nous avons deux grands combats. Les deux prochains grands combats. L’un concerne nos stocks toxiques. Nous avons encore des stocks toxiques. Et je pense que Lokad peut nous aider à ce sujet. Ce sera l’un d’eux, comment nous pouvons optimiser la grille en termes de nos stocks toxiques et comment nous pouvons accélérer cette décision. Et l’autre concerne le secteur des pièces détachées, nous nous lançons dans les services de maintenance. Et comme vous le savez, vous avez beaucoup d’expérience dans l’aviation en matière de pièces, et qui mieux que vous pour nous accompagner dans ce parcours.

Conor Doherty: Eh bien, Bruno, il n’y a rien d’autre à dire, merci beaucoup pour ton temps, et j’attends avec impatience le troisième épisode.

Bruno Saraiva: Comme toujours.