LES FONDATIONS DE LA SUPPLY CHAIN (RÉSUMÉ DE LA CONFÉRENCE 1.1)
Une supply chain optimisée automatise les décisions répétitives et banales, permettant ainsi à la direction de rediriger sa capacité – et ses ressources – vers des questions plus urgentes. Avant de pouvoir optimiser, il faut d’abord comprendre, et la supply chain est un réseau vaste et extrêmement complexe. À ce titre, maîtriser l’optionalité, la variabilité et le flux au sein de sa supply chain est primordial, et doit être abordé d’un point de vue purement financier.

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Définition de Supply Chain
Au cœur de la vision Lokad de la supply chain (SC) se trouve la maîtrise de l’optionalité à laquelle on est confronté en raison de la variabilité inhérente au flux de biens. Chaque élément de cette définition nécessite un certain décryptage.
Optionalité désigne toutes les décisions possibles que l’on peut prendre dans une supply chain, lesquelles se chiffrent en centaines, voire en milliers de possibilités. Ces choix vont du paraissant simple (ajouter davantage de stocks dans un certain emplacement) au logiquement complexe (lancer une toute nouvelle gamme de produits). Les premiers sont routiniers et banals ; les seconds sont stratégiques et méritent une capacité accrue. Une supply chain optimisée automatise les décisions banales, libérant ainsi les ressources managériales pour s’attaquer aux décisions stratégiques plus difficiles.
Variabilité peut être comprise comme l’incertitude et l’incontrôlabilité de l’avenir. Bien que nous puissions tenter de prévoir la demande du marché, nous ne pouvons pas la contrôler. De même, nous ne pouvons pas totalement contrôler les délais d’approvisionnement ni les actions de nos concurrents. Les supply chains sont vulnérables à d’innombrables sources de variabilité, dont la plupart échappent véritablement à notre contrôle et toutes doivent être pleinement prises en compte.
Enfin, flux se réfère au mouvement des biens physiques. Pour les entreprises, il y a un mouvement constant de matériels, de produits, de stocks et d’autres biens, chacun avec ses propres contraintes logistiques (modes de transport, stockage, etc.), offrant ainsi au praticien de la supply chain quelque chose de nouveau à considérer. Dans l’ensemble, les supply chains doivent faire face à l’optionalité, à la variabilité et au flux pour que l’entreprise puisse progresser, et chacun de ces concepts sera examiné sous l’angle de l’optimisation.
Limitations des théories “Mainstream Supply Chain”
Un élément clé de la vision de Lokad est l’importance accordée à la falsifiabilité, et c’est ici que la vision de Lokad diverge des théories de la supply chain mainstream (MSC). La falsifiabilité est la capacité d’un système ou d’une idée à être testé et réfuté. Bien que la plupart des théories MSC soient bien documentées et reposent sur des modèles mathématiques solides, elles sont à l’abri de la falsifiabilité. Les chercheurs choisissent souvent des scénarios qui démontrent précisément ce qu’ils cherchaient à prouver. Tout simplement, les exemples que l’on trouve dans les manuels de base ne tiennent pas correctement compte de la variabilité et de l’incertitude inhérentes à la gestion d’une véritable supply chain. Ces théories existent essentiellement dans un vide académique.
Un exemple de ceci est le stock de sécurité – le niveau de stocks supplémentaires qu’une entreprise conserve pour prévenir la possibilité d’un événement de rupture de stock. Historiquement, ce niveau est calculé à l’aide de formules qui ne capturent pas toute l’incertitude de la demande et l’aléa global. En conséquence, le fossé entre la théorie académique et les supply chains réelles est souvent infranchissable. À l’autre bout de ce spectre, l’objectif de Lokad est la reproductibilité à grande échelle, ce qui n’est possible que par le processus de tester et de réviser tout, y compris nos succès. Si nous ne pouvons pas quantifier les paramètres d’un succès, ce n’est pas un succès. Tout doit être compréhensible et falsifiable.
Comprendre l’optimisation de la Supply Chain
Chez Lokad, l’optimisation de la supply chain est une mesure pratique de l’impact financier. Par exemple, nous mesurons le succès de nos prévisions en termes de dollars d’erreur réduits, c’est-à-dire le montant de la perte financière évitée. Cela est en totale opposition aux théories MSC, où les ressources (y compris le temps, les efforts, l’argent et la capacité mentale) sont consacrées à la poursuite d’une précision des prévisions accrue, indépendamment des dollars d’erreur.
C’est un point crucial : la position de Lokad n’est pas de considérer que l’précision des prévisions accrue est sans valeur, mais elle est inutile si elle ne se traduit pas par des économies réalisées. Si une prévision est 10 % plus précise mais entraîne une baisse de 20 % des profits, ce n’est pas une prévision optimisée en termes de dollars d’erreur réduits. Au final, le but des affaires est de faire de l’argent, ou du moins, de ne pas le gaspiller. C’est le domaine de la supply chain où l’intelligence logicielle est déployée pour obtenir des dollars d’erreur réduits grâce à des choix optimisés, libérant ainsi la direction pour se concentrer sur d’autres sujets importants.
En résumé, la position de Lokad est que les supply chains n’opèrent pas dans un vide, et qu’il faut donc regarder vers l’extérieur pour résoudre les problèmes d’incertitude et de hasard, en utilisant tous les outils à disposition, en particulier le logiciel.